C’est avec stupéfaction, que j’ai pris connaissance de la solution mise de l’avant par l’administration Boyer pour contrer la surenchère, soit : la mise en place d’une taxe sur la spéculation foncière; les montants perçus permettraient de financer des initiatives en habitation.
Qui plus est, tant ce sommet que les initiatives mises de l’avant arrivent trop tard. Le phénomène de la surenchère dure depuis maintenant plus de cinq ans et aucuns maires et mairesses s’en sont souciés.
Les raisons d’une telle incurie et indifférence sont que les villes encaissent des centaines de millions de dollars en droit de mutation (communément appelée taxe de bienvenue).
Effet encore plus pervers de cette flambée des prix est l’augmentation du rôle foncier, justifiant ainsi les augmentations des impôts fonciers, qui au final sont refilés à l’ensemble des propriétaires fonciers.
La question que nous devons tous et toutes nous poser est : Pourquoi taxer maintenant, alors que le marché immobilier est en train de se régulariser, suite aux hausses taux directeur? La ville de Laval, à l’instar des autres villes, est restée discrète, pour ne pas dire complètement indifférente, face au phénomène de la surenchère, alors que celle-ci battait son plein.
Les citoyens et les citoyennes de Laval sont aussi en droit de savoir :
1- Si l’administration Boyer tient tant aux initiatives d’habitation, pourquoi ne légifère-t-elle pas pour mettre un terme aux innombrables supposées reprises de baux, qui ne servent de prétextes pour des rénovictions?
2- Pourquoi l’administration Boyer n’intervient-t-elle pas en matière de salubrité des logements, alors que plusieurs locataires sont aux prises avec des problèmes, hypothéquant ainsi leur santé?
La réponse courte est : Cela couterait de l’argent et impliquerait du temps et des ressources. Mais, les vraies raisons sont que cela nécessiterait tout un courage politique et une éthique sociale de la part de nos élus et élues. Qui plus est, cela pourrait mécontenter un grand nombre de propriétaires fonciers, généralement plus enclins à aller voter lors des élections municipales.
Quant à la création et la mise en place d’une taxe sur la surenchère, il s’agit une façon déguisée et lâche d’aller gruger dans les poches des citoyens et des citoyennes, aux prises déjà avec la hausse du prix des loyers, sans oublier les premiers acheteurs qui feront face à une forte augmentation de leurs versements hypothécaires, lors de leur prochain renouvellement d’hypothèque.
Si la ville de Laval et l’administration Demers/Boyer voulaient vraiment s’attaquer aux problèmes, ils n’avaient qu’à y remédier dès les premiers signes de la surchauffe immobilière et de mettre sur pied les politiques nécessaires. Il y avait mille et une solutions afin de garder l’inventaire abordable.
Mais, puisque plus de 50% des recettes d’une ville proviennent de l’impôt foncier, et qu’une partie provient de la valeur des permis de construction et/ou de rénovation octroyés, aucune administration municipale, encore moins celle de Laval, ont vraiment intérêt à y mettre un frein.
Ce qui est désolant est de constater qu’à la suite de ce sommet, la seule solution mise de l’avant par les représentants et représentantes de la troisième ville la plus importante au Québec est celle d’une taxation supplémentaire. Si tel est le cas, alors il faudra peut-être revoir la façon de faire et/ou de réfléchir car, les Lavallois et les Lavalloises méritent mieux que l’imposition d’une nouvelle taxe dans le seul but de masquer les erreurs et le manque de vision de l’administration municipale.
Que l’administration Boyer fasse preuve de transparence et déclare publiquement la somme des montants encaissés en droit de mutation pour les 5 dernières années.
En terminant, dois-je rappeler à l’administration Boyer que le logement social et abordable est déjà de la responsabilité de la municipalité et ce, par le biais des taxes foncières qu’elle perçoit. Inutile de rajouter inutilement une autre taxe, aux frais des contribuables Lavallois et Lavalloises.
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